Les taux d’épargne augmentent avec les réformes !

En effet le taux d’épargne des Français semble corrélé aux différentes réformes des retraites opérées par l’état.

Entre le vieillissement de la population, la hausse des prix de l’immobilier, la crise des « gilets jaunes »… Le contexte anxiogène actuel incite davantage à l’épargne et moins à la consommation.

Analyse de l’économiste Philippe Crevel dans un entretien au « Monde ».

Philippe Crevel, économiste, directeur du think tank Le Cercle de l’épargne, explique pourquoi c’est l’inquiétude, plus que le rendement, qui motive les Français à épargner.

Comment expliquer que le taux d’épargne ait continué à augmenter en 2019 ?

… alors que les ménages ont bénéficié de gains de pouvoir d’achat !

En effet, en 2019, les Français ont bénéficié de gains de pouvoir d’achat. la consommation est restée étale et l’épargne a augmenté. J’y vois un effet du sentiment d’anxiété en France, lié notamment à l’agitation sociale. On a connu en début d’année le mouvement des « gilets jaunes » et, en fin d’année, les revendications autour de la réforme des retraites.

« Pour que la confiance revienne, il faut qu’il y ait plus de CDI et moins de CDD, moins de temps partiels »

Quand le contexte est anxiogène, les gens ont plutôt le réflexe d’épargner que de consommer. D’ailleurs on constate que les taux d’épargne augmentent les années où ont lieu des réformes des retraites. Il y a également un facteur structurel, c’est le vieillissement de la population : plus on est vieux, plus on épargne. C’est vrai en France, mais aussi en Allemagne et dans d’autres pays.

La baisse des taux d’intérêts grignote le rendement de l’épargne !

Non, c’est le contraire qui se produit. Quand les taux baissent, on épargne davantage de manière à atteindre le même objectif.

Ainsi, la hausse des prix de l’immobilier incite aussi les particuliers à augmenter leur effort d’épargne. Tout d’abord pour disposer d’un apport suffisant pour acheter et ensuite, pour pouvoir rembourser leur crédit.

La baisse des taux d’intérêt et des rendements va-t-elle pousser les Français à changer leurs comportements ?

Les Français vont-ils s’intéresser à des placements plus rémunérateurs et hors du périmètre d’actions des grands acteurs du secteurs ?

Certes, on a vu une légère augmentation de la collecte des contrats d’assurance-vie en unités de compte, mais l’essentiel de l’épargne se fait toujours sur des livrets divers et varié qui ne rapportent plus rien!

L’aversion au risque est toujours très forte, et le changement de comportement doit se faire dans le temps.

Les Français thésaurisent sur le long terme.

Et la durée de détention des portefeuilles d’assurance-vie, le prouve. Ceci est paradoxal.

La durée moyenne de détention des contrats est de douze ans. Les épargnants font de l’épargne de très long terme avec des produits de moyen terme.

Comme ils veulent conserver la garantie en capital – au cas où ils auraient besoin de leur argent en cours de route –, ils choisissent l’assurance-vie.

Dans ces cas, l’objectif, n’est pas alors de dégager des revenus, mais bien de constituer ou transmettre un patrimoine.

Source : « Les taux d’épargne augmentent les années où ont lieu des réformes des retraites »

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